14 juin 2013
Une formation psycho-éducative pour les proches de malades schizophrènes
Le CH Esquirol de Limoges forme les familles à l’accompagnement des malades via le programme PROFAMILLE. Destiné aux personnes ayant un proche qui souffre de Schizophrénie, il est le premier programme de ce type en Limousin Le programme PROFAMILLE dure 1 an à raison d’1 séance de formation de 4 heures chaque mois, sur des thématiques comme : Connaître la maladie, le traitement – Habiletés de communication – Culpabilité et anxiété – Savoir obtenir de l’aide - etc…
Ils sont 600 000 en France. Elle touche des personnes jeunes. Elle est considérée comme l’une des maladies psychiatriques les plus invalidantes. La Schizophrénie est certainement la maladie mentale la plus médiatisée, mais elle est aussi celle qui demeure la plus mystérieuse et la plus méconnue. Souvent diabolisée, elle est appréhendée avec méfiance et crainte par ceux qui ont la chance de ne pas y être confrontés. Au quotidien elle est avant tout source de désarroi, d’épuisement, d’incompréhension et de stigmatisation pour les malades et leurs proches. C’est pour aider les familles et améliorer le quotidien des personnes souffrant de Schizophrénie que le CH Esquirol de Limoges a décidé de mettre en place en partenariat avec l’UNAFAM un programme psycho-éducatif spécifique intitulé PROFAMILLE.Accompagner les proches et améliorer le quotidien des malades
Pour chaque personne souffrant de schizophrénie, c’est une famille entière qui se trouve confrontée aux symptômes et qui doit gérer son quotidien en fonction de la personne malade. Grace au programme PROFAMILLE, les personnes confrontées à la maladie vont pouvoir obtenir des réponses et y voir plus clair. Robert Costanzo, Président de l’UNAFAM 87, explique : « Parce que le rétablissement du malade est aussi subordonné à un comportement adapté de l’entourage, une bonne connaissance des mécanismes de la maladie et des effets des médicaments apporte les attitudes, les postures et les mots justes que doivent adopter les familles. » Anne Raynaud, psychologue clinicienne, et Olivier Pinault, cadre socio-éducatif, animateurs du programme PROFAMILLE, ajoutent: « Le programme PROFAMILLE a justement été conçu dans cette optique. En y participant, les proches de malades souffrant de Schizophrénie vont pouvoir mieux connaître la maladie et les traitements, apprendre à mieux gérer le quotidien, leur stress et leurs émotions et surtout trouver d’autres solutions pour communiquer avec la personne malade.»La maladie affecte le malade et retentit sur l’entourage
Signifiant perte de l’esprit, la schizophrénie est bien connue pour ses hallucinations et ses délires. Mais au-delà, cette maladie est aussi la cause d’une profonde angoisse, parfois difficilement verbalisable et d’un trouble des conduites, souvent très invalidant au quotidien. En l’absence de soins adaptés, le malade va progressivement se couper de sa famille et du monde, faire preuve d’une indifférence émotionnelle grandissante, comme s’il ne se sentait n’était pas concerné par le présent. Au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, des signes de désorganisation psychique, comme les troubles du langage, du discours ou des comportements déroutants sont de plus en plus présents. La malade adopte des comportements incohérents avec des idées brouillées, l’emploi de mots et de phrases dénués de toute signification, porte des tenues vestimentaires étranges, …. Dans la lignée de cette désorganisation, le malade ne parvient plus à s’adapter à la vie de tous les jours. Face à ces symptômes, qu’il est parfois difficile de réduire durablement, la famille doit gérer au quotidien. Pour continuer à aller de l’avant, ils ont besoin d’être écoutés, aidés, accompagnés. Robert Costanzo estime qu’ « aider les familles, c’est aussi contribuer à éviter l’exclusion, voire l’abandon des personnes malades. C’est dans cette optique que 13 proches de malade ont été sélectionnées cette année pour participer au Programme PROFAMILLE organisé à Limoges par le CH Esquirol.Parmi les animateurs du Programme PROFAMILLE : de gauche à droite
Anne Raynaud Psychologue - Céline Coignac, Assistante sociale - Dr Fabien Lescure - Psychiatre référent du programme - Olivier Pinault, Cadre socio-éducatif